Comme nous l’avons vu dans un précédent article (voir ici) l’équilibre entre oméga 3 et oméga 6 est important. Il est d’autant plus à surveiller que les chevaux sont nourris au foin plus éventuellement des concentrés ou céréales. En effet, dans l’herbe le ratio est de l’ordre de 1 oméga 6 pour 4 oméga 3. Ces oméga 3 étant très fragiles, sensibles à la chaleur, la lumière, ce sont les premiers détruits quand l’herbe est coupée et séchée pour en faire du foin. Celui-ci devient donc pauvre.
Cet acide gras est dit « essentiel », c’est-à-dire qu’il n’est pas fabriqué par l’organisme et il doit donc impérativement être apporté via l’alimentation. Les graines de lin peuvent être une excellente source de ce précieux acide gras, offrant un rapport oméga 3/oméga 6 très proche de celui de l’herbe.
Mais la graine de lin suscite toujours des interrogations quant à sa possible toxicité. Si donner des graines de lin vous inquiète, vous pouvez avoir recours à l’huile de lin. Il est important de la choisir de qualité alimentaire (surtout pas dans les produits proposés pour l’entretien des meubles ou tomettes). Il faudra veiller à ce qu’elle soit de première pression à froid, la chaleur détruisant les oméga 3. Elle sera conservée au réfrigérateur après ouverture et consommée rapidement.
Cette huile s’oxyde vite et devient toxique en s’oxydant c’est pourquoi il est recommandé de la consommer rapidement après ouverture. Vous ne la trouverez qu’en petit conditionnement. Elle a d’ailleurs été longtemps interdite à la vente en France pour une consommation alimentaire pour sa toxicité potentielle.
Une alternative à ce souci, l’huile de cameline qui contient certes un peu moins d’acide alphalinolénique (oméga 3, entre 33 et 40 %) que l’huile de lin (58 % d’oméga 3) mais ne devient pas toxique si oxydée (même si pas souhaitable du tout bien sûr).
L’huile de périlla battra les records avec plus de 64 % oméga 3. Elle est surtout recommandée comme complément alimentaire chez l’homme et donc disponible en petite quantité à un prix élevé (environ entre vingtaine d’euros à 45 euros les 200 ml).
L’accès aux acides gras sera facilité par un broyage au moment de servir les graines de lin. Elles peuvent être broyées à l’avance et devront alors être conservées au réfrigérateur et consommées dans les 3 à 5 jours. Le recours aux graines de chia est une autre solution. Pas besoin de les broyer, pas de toxicité et sa richesse en antioxydants offre une bonne protection des acides gras de l’oxydation. Leur niveau en oméga 3 est un peu plus faible tout de même que celui des graines de lin et un peu plus onéreuses.
Avez-vous besoin de complémenter votre cheval en graines ou huile de lin ?
Si votre cheval est au pré 24 heures sur 24 pas de souci, il tirera ses oméga 3 de l’herbe.
Mais s’il est au foin et autres compléments il en aura besoin. Un réajustement des apports en oméga 6 si ceux-ci sont servis en trop grande quantité sera peut être nécessaire auparavant (si sa ration est composée de maïs, soja, tournesol notamment).
Si votre cheval est insulino-résistant, la complémentation en oméga 3 sera intéressante car c’est une aide pour augmenter la sensibilité à l’insuline et la leptine (sera détaillé dans un prochain article).
Par ailleurs, le retour des beaux jours est aussi annonciateur du retour des insectes et pour les chevaux dermiteux il est montré qu’une supplémentation en oméga 3 s’avérait bénéfique (voir l’étude).
La graine de lin contient également des lignanes, composés phénoliques pouvant être qualifiés d’antioxydants. Ces lignanes peuvent être intéressants en cas d’hyperoestrogénie. Ils viennent se fixer faiblement sur les récepteurs aux oestrogènes pouvant concurrencer l’action de ceux-ci sans pour autant avoir une action identique à celle d’un œstrogène.
Je reste à votre disposition pour tout conseil.